Gustav Klimt
La frise de Beethoven
Aucun oeil n'existe à l'état sauvage. Mais ce que Klimt voit, ce qu'il rêve et pense, et conduit sur la toile jusqu'à l'existence, s'enracine dans une nuit subjective, où les instincts s'habillent de fantasmes. Il suffira de quelque ténacité dans la longue patience créatrice et d'une reprise insistante du même souci plastique ce qui le qualifie comme fantasmatique pour que le style personnel s'affirme et rayonne, nourrisse des disciples, et serve bientôt à désigner le peintre.
Portrait d'Emilie Flöge
Pour un homme comme Klimt, la femme est d'abord plurielle. De soja Knips(1898) et de Serena Lederer (1899) à la belle inachevée de 1918 (portrait de femme), il semble que cette galerie de portraits soit un "catalogue"(mais il se distingue en ceci de Don Juan) et que ce soit pour rester libre de les courtiser toutes que Gustav n'a jamais épousé Emilie.Toutes les femmes de sa vie de peintre, Klimt les campe dans leur différence. L'une est un peu grosse, l'autre bonasse, quelques-unes sont fatales. L'essentiel n'est pas dans ce pluriel, mais l'unique, qu'aucune n'incarne, pas même Emilie Flöge: sa femme.
Danaé
Ce qu'on appelle, une "passion singulière" pourrait bien être, des limites pathologiques de la névrose obsessionnelle, le propre de tout oeil (masculin) quelque peu animé de désir.Les jolies femmes viennent à lui. Elles aiment l'oeil du peintre.Le mot est prononcé: voyeur.
1:" incontestablement, c'est aussi en grand voyeur qu'il admirait le plus vaste spectacles, celui de la vie"A.Comini
2."le voyeur, enquête sur une passion singulière"Jean-Luc Henning
3. "la femme objet", pour l'objet, revue d'esthetique, 1979