L'oeil de Klimt
Le Baiser
Dans la fameuse toile le baiser (1907-1908), la main droite de la femme est nouée par le désir. Seul son visage est pris par les mains de l'homme. A genoux, éperdue, elle se plaque contre l'amant, dans le flot mystique des ors, d'où sortent, ses pieds nus et crispés.Il semble que tout voyeur trouve dans le baiser surpris, la scène intime qui couronne la patience de son âffut. Le baiser, dans l'oeuvre de Klimt, une peinture fétiche, éclate d'une sorte de joie somptueuse, comme s'il y allait d'une récompense que le peintre accorde, magnanime, à l'homme qui est en lui.
La jeune fille
L'autre fantasme majeur est celui de la femme livrée au sommeil. Véritable complexe d' Antiope: il s'agit maintenant des femmes allégoriques, modèles intérieurs du peintre. elles dorment d'un sommeil remué de rêves lascifs, qui coupent la respiration, emmêlent les cheveux, écartent les bras en croix, ouvrent les jambes.Déjà, dans une étude pour " la médecine " (1908-1911), une femme nue s'envole, renversée par le sommeil, ou l'évanouissement. "Eaux mouvantes", "serpents d'eau" apporteraient des sommeils d'algues au dossier de Bachelard sur l'eau et les rêves.Le comble de l'indiscrétion est atteint quand la jeune fille, grande ouverte par sa pose d'abandon, devient l'épousée du cortège nuptial.