Pierres-Cours d'eau
Ruisseau à Beatenberg, 1910
Les paysages de ruisseaux qui occupèrent Hodler pour la première fois en 1904 sont un impressionnant témoignage de la fascination qu'exerçaient sur lui les cours d'eau et les formations rocheuses.La surface de l'image, avec ses champs de couleur ordonnés de façon décorative, y prend plus d'importance que la perspective lointaine ou la profondeur.
Ruisseau à Champéry, 1916
Arbres, eaux et roches sont quelquefois tellement imbriqués que les objets ne se distinguent presque plus les uns des autres.Du fait de cette interpénétration, il devient impossible de séparer nettement le mouvement de l'eau de l'immobilité de la pierre. Proche et lointain, impression de profondeur sont donnés par de forts contrastes de couleurs.La vue de près témoigne de la recherche par Hodler des lois de la nature. Il trouve le semblable dans le dissemblable: les structures animées d'une paroi rocheuse et l'ordonnance lâche des pierres rappellent des eaux courantes, tandis que l'eau, surface monochrome, ressemble plutôt à une lourde roche statique.
Le glacier de Grindelwald, 1912
Dans le glacier de Grindelwald, la rudesse de la glace et de la roche se tranforme en molles masses de neige et d'éboulis qui émergent l'eau de fonte comme de petites montagnes. Hodler cherche les correspondances formelles et structurelles entre petit et grand.Ce qu'il observe dans l'espace le plus petit vaut aussi dans de plus grandes dimensions: les paysages de ruisseau, avec leurs eaux endiguées et leurs puissants blocs de rocher, sont une miniaturisation de ses paysages de lac et de montagne.