édouard Manet - Alfred Stevens
Edouard Manet
Berthe Morisot à l'éventail 1872
D'un geste gracieux, Berthe déploie un éventail devant son visage et fixe le spectateur à travers ses tiges. "La femme aux éventails" de Manet représente Nina De Callias, figure clé de la vie de bohème des années 1870. Anatole France, Paul Verlaine, Stéphane Mallarné et tant d'autres étaient des habitués du salon de la célèbre pianiste. Manet la représente ainsi, éclectique dans ses vêtements hispano-algériens, avec cette expression impertinente et interrogative.
Femme à l'éventail
Alfred Stevens
Le rapprochement avec une oeuvre d'Alfred Stevens sur le même sujet favorise une fois encore la réflexion sur les différences entre les artistes les plus aimés de la critique officielle et Manet.Très apprécié à l'époque pour ses oeuvres qui représentent des jeunes femmes vêtues à la dernière mode dans des appartements élégants, il montre le modèle dans une pose aussi informelle, dans un appartement bourgeois, reconnaissable à la reconstitution méticuleuse des détails, mais sans modifier pour autant les particularités de son langage, caractérisé par une peinture très concentrée sur le rendu des volumes et sur le réalisme des étoffes. Le contraste avec la femme aux éventails est évident, car Manet, à la différence de Stevens, traite le sujet en touches rapides et distinctes qui rendent le sujet vibrant et plein de savoureuses incertitudes.