Aristide Maillol
Mademoiselle Faraill au chapeau, 1890
Proche de toute une grande tradition du portrait qui va de Piero della Francesca ou Pisanello aux silhouettes découpées du XVIIIè siècle, Maillol représente les portraits de profil, il les voit comme " l'aboutissement des modelés intérieurs". Très rapidement sa palette s'oriente vers des tonalités claires. Ce renouveau pictural répond aux attentes de Mailllol insatisfait par l'académisme enseigné aux Beaux-Arts. Il lui permet de faire sienne la modernité et de l'abstraction libératrice du japonisme dont Gauguin a tiré les concéquences. Cette découverte se fait parallèlement, mais sans toutefois rien leur devoir, à celle qu'en font les Nabis. La peinture de gauguin est pour Maillol une révélation décisive pour l'élève encore à la recherche de son expression.
Femme assise à l'ombrelle, 1895
Cette recherche de synthèse, le traitement en aplat, la volonté d'un art décoratif caractérisent également les Nabis. Ce groupe de peintres issus de l'académie Julian est baptisé par le poète Cazalis du nom de Nabis qui signifie en hébreu Prophètes. Il réunit Bonnard, Vuillard, Maurice denis, et beaucoup d'autres... qui introduira Maillol dans leur cénacle. Les idées de Gauguin vont atteindre ces jeunes artistes par l'intermédiaire du tableau peint par Sérisier, "le talisman" (1888) et exécuté sous ses directives.
Les Nabis se situent dans une perspective néo-platonicienne, ils considèrent qu'une oeuvre d'art est l'expression d'une idée, cette idée doit être perceptible grâce à une forme. La forme permet de passer du visible à l'invisible, le rêve devient réalité. Il s'agit de révéler l'image qui est à la surface de toute chose. Il faut recréer par la surface plane la sensibilité d'un monde, donner une forme tangible à la subjectivité et au monde intérieur.