Le post-impressionnisme et l'estampe

Paul Gauguin

Noa-Noa ( Embaumé, Embaumé) 1893-1894

Cette gravure sur bois appartient à une suite de dix planches réalisées à Paris et à Pont-Aven en 1893-1894 entre le premier et le second séjour de Gauguin à Tahiti et destinées à un livre sur cette île de la Polinésie, en collaboration avec l'écrivain Charles Morice. D'abord tirées en noir par l'artiste elles furent ensuite retravaillées et recouvertes de fines couches de couleurs à l'huile qu'il repassa sous la presse.Le peintre Louis Roy, ami de Gauguin, fit alors un tirage en trois couleurs (noir-bistre, rouge et jaune)sur papier Japon.

Paul Gauguin

Nave Nave Fenua (terre délicieuse)1893-1894

Le mouvement le plus vigoureux, le plus structuré de cette fin de siècle, le plus original aussi, est assurément celui de Pont-Aven, puis celui des nabis, que viendront bientôt les fauves; les impressionnistes se survit à travers Pissaro et Renoir dans un esprit qui n'a plus grand-chose à voir avec leurs recherches des années 1875. Les essais de Rodin à l'eau-forte et les feuilles les plus extraordinaires de Degas remontent aux années 1880; les néo-impressionnistes, qui ont dans l'ensemble une vingtaine d'années, absorbés par la question de la décomposition de la lumière et de la traduction picturale du prisme, ne trouvent pas vraiment dans l'estampe aux grands aplats de couleur la vibration chromatique qu'ils poursuivent, les essais de Signac et de Luce demeurant, au fond, décevants dans leur pâleur.

Le plus génial d'entre eux, Georges Seurat , si merveilleux dessinateur, ne s'approchera pas de la lithographie, fût-ce en noir et blanc, qui aurait pourtant si bien servi son inspiration.