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21 septembre 2009

Pinceau de Femme

baiser_maternelle

Mary Cassat - Le baiser maternelle

Mary, qui resta célibataire, n'aura de cesse de peindre sa famille, grands et petits, portant aux nues la maternité qu'elle ne connut pas. Dès les premières leçons, Mary en 1866 et Eva Gonzalès en 1867 quittent l'atelier de Charles Chaplin, célèbre professeur et portraitiste attitré de la bourgeoisie et de l'aristocratie parisienne. Le pinceau qui ronronne, mouillé à l'eau de rose, endort les deux jeunes élèves. Mary, très indépendante, apprend la peinture en copiant les Maîtres au Louvre. Eva entre chez Manet. Elle sera la seule à travailler sous sa direction dans son atelier. Et Berthe Morisot, asphyxiée par l'enseignement médiocre de Chocarne, abandonne celui-ci en 1857 pour se tourner d'abord vers Guichard qui la conduit au Louvre, puis Oudinot et Corot.

Eva_sous_le_berceau

Eva Gonzalès, sous le berceau (vers 1879-1880)

Durant les premières années, celles de l'apprentissage et des trébuchements, Mary s'isole dans sa tâche et dans ses voyages en Europe, tandis que Berthe et Eva, présentées à Manet, rivalisent en grâce et en recherches picturales. Qui peint mieux que l'autre ? Qui est la plus belle ? Manet, attentif à la beauté sombre de ces créatures, apprécie ce qui les oppose,la vivacité de Berthe, la réserve d'Eva.

le_cerisier_berthe

Le cerisier - Berthe Morisot  1891

Exécuté lors du séjour de l'artiste à Mézy, dans le grand atelier de la Maison Blotière, d'après Julie Manet et Jeannie Gobillard. Il s'agit sans doute avec "le piano" d'une des compositions où l'artiste travailla le plus. Suivant les conseils de Corot, Berthe n'avait jamais fait d'études préparatoires avant de commencer un tableau. Elle change d'optique et éxecute plusieurs dessins, aquarelles et pastels préparatoires pour "le cerisier". Renoir qui séjourne à Mézi au cours de l'été 1891 lui adresse ses encouragements:<<Je vous laisse donc travailler, surtout finissez la toile aux cerisiers. J'enverrai au Champ-de-Mars, tachez donc d'en faire autant. Il faut se montrer>>

Julie relate ainsi l'histoire de ce tableau dans son journal:<<Commencé à Mézy avec Jeannie en bas tendant un panier et moi sur l'échelle cueillant des cerises, il a été fini rue Weber avec un modèle très gentil(Jeanne Fourmanoir).>>

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