Paul Gauguin-Paul Sérusier
Paul Gauguin
Paysannes Bretonnes 1894
Entre son premier et second et dernier voyage à Tahiti, Gauguin réside en France pendant deux ans, d'aout 1893 à juillet 1895. Ce sont les années d'un déraciné: il n'est pas Tahitien, mais n'est plus Français, sa famille à Copenhague qu'il saluera en 1893 pour la dernière fois, son entourage artistique en Bretagne, sa jeune compagne de ceylan. Les milieux cultivés de Paris, et surtout les symbolistes, l'accueillent, l'écoutent lire des fragments de "Noa Noa", visitent l'atelier de la rue Vercingétorix, qu'il a aménagé avec des objets exotiques brillants et grinçants, des vitraux polychromes. Mais la vie parisienne ne le sastifait pas, et en avril il est à nouveau en Bretagne, d'abord au Pouldu, puis à Pont-Aven, où ses passages précédents ont donné naissance à des recherches qui ont une vie autonome.
L'artiste retrouve en Bretagne sa Polynésie, un monde de sentiments jaillissants, les formes rudimentaires et simplifiées. Ses compositions forcent moins les plans de la perspective, mais éclatent de couleurs vibrantes, qui ont une résonnance interne: les deux paysannes Bretonnes, avec leur costume typique, sont des formes pures combinées, rouges et bleues. Gauguin semble ici expérimenter à nouveau la struture du couple, sur laquelle il avait déjà travaillé à Tahiti.
Paul Sérusier
Solitude 1891-1893
"Solitude", figure d'une jeune paysanne à l'expression méditative, mélancolique, enfermée dans un tableau resserré, sans ciel, uniquement composé de rochers et d'un pré. L'artiste utilise à nouveau la ligne ascendante pour fermer la vision, et en même temps la rendre plus complexe, tandis qu'il décrit la fillette aux mains trop grandes, aux vêtements trop lourds, avec des traits durs et marqués- comme sculptés.