Eva Gonzalès

Le Moineau (vers 1865-1870)

Eva Gonzalès a passé son temps à s'efforcer de noter sans déguisement, tout ce qui charmait ses yeux, occupait son esprit, échauffait son doux génie d'artiste: le portrait de ses proches; les fruits dans les corbeilles et les fleurs dans les vases; l'accord de l'azur du ciel et de l'émeraude des prairies; les plages normandes avec, pour premier plan, des Parisiennes en toilettes fraîches; les effets de la lumière artificielle sur les étoffes, les chairs nues, les diamants, les habits noirs, les velours rouges dans une loge aux Italiens; Le panier à ouvrages de sa soeur où l'acier jetait une étincelle parmi les écheveaux duveteux; les harmonies des clairs, les échos étouffés des reflets; les rires des choses, les allures du monde, les intimités, l'amour de la peinture, la jouissance d'un éloge sincère: ses forces ne l'ont point conduite à essayer plus.

La Plante favorite 1871-1872

Ce pastel, présenté au Salon de 1872, a figuré dans le catalogue sous le titre " la plante favorite ", de Gonzalès (Melle Jeanne-Eva) et au cours des années qui suivirent, il fut attribué tantôt à Eva, tantôt à Jeanne. Connaissant l'extraordinaire complicité des deux soeurs, toutes les deux peintres et travaillant ensemble, il n'est pas interdit de supposer que ce pastel est leur oeuvre commune, comme le pense Marie-Caroline Sainsaulieu.