La blouse Roumaine
Matisse peint ce tableau en 1940. Il a mis neuf mois pour le peindre, neuf mois de simplification pour se limiter à l'essentiel.
Avant de plaquer une couleur sur la toile, Matisse tâtonne beaucoup. Il sait qu'un rouge n'aura pas la même valeur selon qu'il est placé à côté d'un bleu ou d'un jaune. Alors il essaie. Il pose la première couleur, celle qui correspond le mieux à ce qu'il veut exprimer. Dès qu'il en ajoute une, l'impression change. Il faut alors modifier la ligne. Mais il ne se fie qu'à son instinct qui saura le prévenir qu'il a atteint la pureté, l'éclat et l'harmonie.
Quatorze états pour un tableau
Matisse réalise beaucoup d'études peintes. Pour éviter de gâcher trop de toiles, il les récupère en grattant la peinture. L'ennui, c'est qu'il efface ainsi le travail de plusieurs semaines. Cela ne l'inquiète guère. Néanmoins, dès 1935, il prend l'habitude de photographier ses études.
Six des quatorze états succecif de la blouse roumaine
photographies prises par Matisse, signées et datées.(etats n°1,3,5,9,12,14)
Les quatorzes photographies que Matisses a prise montrent l'évolution de son travail. Il accorde d'abord une grande importance au fond, un décord à fleurs, et peint la jeune femme en vue légèrement plongeante, assise dans un fauteuil, pour bien la situer dans l'espace. Peu à peu, Matisse épure son travail, cadre de face sur le modèle, abandonne fond et fauteuil pour laisser les manches et le visage envahir tout l'espace. que de douceur et de grâce!